I. Jeune femme pleine d'orgueil.
« Le monde dans lequel on vit est toujours très différent de celui des autres. » « Pourquoi écrire un journal intime alors que je n'en ai strictement rien à faire. J'ai toujours penser que pour moi, le syndrome de la page blanche de ce carnet subsisterait toujours. En réalité, il faut admettre que... Non, cela ne me dérange pas. Seulement, que pourrais-je dire sur qui je suis réellement ? Celle que je ne fais pas paraître aux autres ? Celle qui se cache derrière cette façade bien trop épaisse pour la brisée ? Non. J'ai bien peur que je ne peux dire qui je suis, ni même le montrer aux autres. Je suis une fille de nobles, une Allemande comme on en fait plus, en fait. Ma famille, les Düssendorn, sont des gens encore respectés et influents sur le patrimoine allemand. A l'âge que j'avais, toute petite, je ne pouvais encore comprendre toutes ces choses qu'aujourd'hui, je dois être capable de gérer.
J'avais la belle vie, étant bébé, bambin. Jusqu'à ce que je sois capable d'assimiler et reproduire ce qu'on me demandait. J'aimais mon père à cet âge là, même si il y avait une certaine distance. Nous nous sommes rapprochés, lorsque j'ai pu passer plus de temps avec lui. Il m'a tout apprit, il m'a rendue plus forte, plus orgueilleuse. Une Düssendorn, en fait. Mais j'étais une petite fille, je rêvais au Prince Charmant, je rêvais de pouvoir porter des robes de dentelles... Ce qui ne lui plaisait pas. Je pense que la frustration de ne pas avoir fait de moi le garçon que je devais être, l'a rendu plus froid envers moi que ce que je ne le pensais. Plus je grandissais, plus je me désintéressais de lui et ses doctrines. Lui et son apprentissage. La crise d'adolescence avait frappé à ma porte et je ne désirais plus rien d'autre que de vivre comme je voulais et non comme on l'entendait. Je n'étais plus cette petite fille si docile. Et à l'aube de mes seize printemps, j'ai littéralement refusé d'apprendre son enseignement. Il m'avait empoigné et m'avait conduis jusqu'à la salle d'entraînement. Je l'avais suivis tout de même, la panique pouvait se lire sur mon pauvre visage. Je parvenais encore à éprouvé ces émotions diverses, de la joie à la tristesse, de la haine à l'amour. Il m'avait provoqué, il avait chercher le mal, tourner dix fois le couteau dans la plaie. Il avait lancer cette épée, qui était retombée à mes pieds dans un bruit aigu, ce bruit résonnait sur les murs, venait de lui-même m'encercler. « Non ! » répondis-je avec cette détermination tellement écœurante, finalement. Mais ce sourire qu'il possédait sur le visage ne fit qu’accroître cette peur persistante. Cette épée levée vers moi, menaçante. Et là, la douleur se fit sentir... »
II. Vater.
« Le père reste le symbole de rigueur et de respect. »
« Je crois avoir essayé de me protégé avec mes bras, mais il était trop tard. Je suis tombé à même le sol, mon fessier sur le sol de marbre noir et blanc, le regard embrumé. Je ne voyais plus grand chose et pourtant, je pouvais apercevoir du liquide écarlate se déverser sur ma jambe gauche. Instinctivement, j'avais passer une main sur ma joue, la où la douleur se faisait plus intense. J'avais senti cette plaie fraîchement faite de la main de cet homme en qui j'avais basé tant d'années d'admiration. Tout était perdu, au fond de moi, comme un gouffre qui avait tout emporté avec cette cicatrice que je garderais toute ma vie. Il m'a pourtant prouver que je n'étais qu'encore qu'une personne faible, peu sûre de moi. Les années ont passées, je suis devenue comme lui au final. Froide, orgueilleuse, cachée derrière un masque éternellement inexpressif. J'ai hérité de ses traits physiques, plus que je ne le pensais et à part les yeux de ma mère, je suis la digne fille d'Heinrich Düssendorn.
Je ne sais pas exactement quoi penser de son attitude envers moi. Parfois je sens qu'il dégage quelque chose d'étrange lorsqu'il me regarde, je discerne souvent dans son regard de la fierté, mais j'ai du mal à croire moi-même en ses réels sentiments.
Yoshitoki m'a permis de me libérer du joug de mon père. Je reste pourtant inexpressive, surtout lorsque je suis seule. Mais que je sois accompagnée ou non, je reste celle que je suis. Les années ont passées encore, j'ai atteint la majorité, ou presque. Je n'espère pas, mais je pense qu'il viendra un jour où je me sentirais moi-même... »
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